29 janvier 2020 / Voyage
Trek au Laos : à la rencontre des Akha
Trek au Laos chez les Akha
Voici le récit de mon Trek au Laos chez les Akha en novembre 2019. Pour plus de facilité de lecture j’ai divisé ce voyage au Laos en plusieurs parties :
Arte vient justement de diffuser un reportage (disponible jusqu’au 13 Août) sur la vie dans ces villages. On y apprend des choses intéressantes au sujet de leurs coutumes que je n’ai pas forcément abordé dans mon article : Laos : le village au dessus des nuages
Mardi 26 novembre – Trek au Laos chez les Akha
20:13
On est loin. Très loin même.
On ne sait pas réellement où on est d’ailleurs.
Réveil à 7h pour un départ à 8h. On a cherché un ptit-dej à Phongsali mais c’était peine perdue. Il n’y a vraiment pas grand chose. On a fini par trouver quelques beignets et muffin maison, des bananes puis aller dans un ”resto” dans lequel ils ne faisaient rien où on a juste trouvés une canette de café froid.
Le 4×4 nous attend devant la gh. La route emprunte des chemins longeant la montagne encore baignée par les nuages de brouillard.
On longe la rivière nous menant au Dam (barrage). Le problème c’est qu’il y a des travaux partout et qu’on se retrouve bloqués. Pas de problème il semble y avoir une autre route.
Bloquée. Elle aussi.
No stress. Il y a toujours une solution (on espère) et on traverse la rivière par le pont pour finalement traverser le barrage par l’autre côté.
De là, la route continue jusqu’à ce que nous nous retrouvions à nouveau coincés parce que le pont qui permettait aux populations locales de traverser la rivière a été inondé à cause du barrage.
On attend donc 1/2h qu’une barge (faite maison…) nous fasse traverser.
C’est assez spécial comme début de randonnée. Par rapport à certains treks que j’ai déjà eu l’occasion de faire en Thaïlande ou en Birmanie , on sent bien qu’ici on est pas dans le même level d’organisation. C’est beaucoup moins touristique.
Le 4×4 finit par nous déposer dans un 1er village d’où nous commençons vraiment le trek.
C’est roots. Comprenez sale en fait. Les femmes sont habillées dans leurs tenues traditionnelles. Je ne sors pas l’appareil photo tout de suite. J’imagine avoir tout le temps de faire des portraits au fur et à mesure du trek.
“Be careful of the dogs” nous annonce Kham, notre guide.
Ca commence bien. On attrape des sticks pour les éloigner. Mais finalement à part 2 chiens un peu agressifs tout se passe bien.
Il fait encore assez bon, on aura eu la chance de monter jusqu’au 1er village en 4×4, nous évitant ainsi une bonne heure de montée peu intéressante qui nous aurait fatiguée pour rien.
Le paysage est joli. C’est très vert. Le chemin est agréable, souvent ombragé.
Après une heure de marche on arrive au 1er village.
1er constat : les enfants sont plutôt timides. Mais curieux. Heureusement. Ils nous suivent donc à travers le village (tout au plus une vingtaine de maisons), jusqu’à leur petite école très rustique.
On ne savait pas vraiment à quoi s’attendre finalement.
Il fait chaud, c’est très sec. Le village n’est pas vraiment charmant. Pour le moment on observe un peu et surtout on nous observe beaucoup.
Kham nous demande si on a faim. A vrai dire pas encore. Mais comme la plupart des asiatiques il ne sait pas comment “imposer” le programme. On va donc dans une des maisons (celle du chef de village), pour prendre le 1er repas de ce trek.
Niveau bouffe vous avez intérêt à ne pas être trop regardant ni difficile.
On mangera du riz à tous les repas. Le guide sert avec les mains…(on vous laisse imaginer la propreté de tout ça).
On reprend la randonnée en début d’après-midi, l’heure à laquelle il fait le plus chaud. Là c’est déjà un tout petit peu plus costaud, mais rien d’insurmontable.
Les paysages sont vraiment jolis. Ça grimpe un peu jusqu’au village dans lequel nous allons passer la première nuit : Peryenxang Mai Village – 10 maisons, 70 habitants. Pas mal de cochons, des poules, des vaches et des chiens.
Il est assez tôt lorsque nous arrivons (environ 15h), et on se demande bien ce qu’on va pouvoir faire jusqu’au soir. C’est le problème quand on marche plus vite que la moyenne. Kham nous dit qu’il arrive parfois dans le village à la tombée de la nuit car certains marcheurs sont très lents.
L’arrivée est assez particulière. Décevante ? Peut-être. Les femmes du village nous accueillent en cherchant à nous vendre quelques bijoux ou sacs qu’elles ont fabriquées. Elles seront d’ailleurs assez insistantes (sans jamais être agressives évidemment) pendant une bonne demi-heure.
L’endroit est un peu sale. Les enfants aussi. Tout le monde l’est d’ailleurs. Nous aussi vous me direz !
Avec du recul, on a vraiment appréciés cette immersion. Mais sur le moment, pas forcément autant que ce qu’on aurait pu imaginer. Bien qu’on ne savait pas vraiment à quoi nous attendre donc on n’imaginait pas grand chose (oui je sais parfois je dis vraiment n’importe quoi).
De mon côté je pensai pouvoir faire de jolis portraits. Mais les femmes, et même les enfants, étaient plutôt réticents à l’idée d’être pris en photo. Certaines d’entre elles pensent encore qu’on leur vole leur âme.
Une jeune hollandaise est également présente, partie seule la veille avec son guide. On passe un peu de temps à discuter ensemble à l’écart du village, accompagnés des enfants du village qui ne nous lâchent pas d’une semelle. C’est amusant et sympathique. Même si encore une fois, on aurait sûrement aimé pouvoir se balader encore un peu avant d’arriver au village ou éventuellement participer à quelques activités en compagnie des habitants. Mais on s’en rendra compte au fur et à mesure du trek, les femmes sont presque considérées comme des esclaves dans cette tribu. Par conséquent, les échanges sont assez limités. D’autant que bien entendu personne ne parle anglais.
Quand j’écris tout ça ça peut donner une impression mitigée, mais ça n’est pas du tout le cas. Nous prenons chaque moment comme une expérience vécue. Dans la mesure où nous n’avions pas réellement d’attentes, nous ne pouvons pas non plus être vraiment déçus. C’est juste…particulier !
Le temps finit par passer paisiblement. On observe ce qui se passe. L’environnement est quand même magnifique. Jusqu’à ce moment toujours magique du coucher de soleil.
La seule chose qui manque : une bonne bière fraîche !
C’est à ce moment là que l’une des villageoise arrive, dans la lumière. Moment un peu magique. On a vraiment l’impression d’être dans “Rendez-vous en terre Inconnue”.
Là on se dit « ce serait trop génial qu’elle amène une bière ». Et bien figurez vous que c’est ce qu’elle a fait ! Bon, la bière n’était pas fraiche, et on ne veut pas participer à ce genre de chose. C’est comme ça qu’on passe d’une expérience “vraie” à un truc purement touristique. Rien que le fait de participer à ce genre de trek peut déjà déséquilibrer la vie traditionnelle. Mais il s’agit aussi de programmes humanitaires. Une partie de l’argent revient aux villages qui ont très peu de moyens de subsister.
Le soleil se couche vers 17h30. A 18h il fait donc nuit noire. Pas grand chose à faire. Mais pour autant je ne sais pas, c’est plutôt cool en fait. On regarde les étoiles en attendant de manger.
On aurait aimé pouvoir participer un peu aux activités du village. Ou au moins aider à faire à manger. Mais les habitants ne parlent pas un mot d’anglais, et ça aurait aussi pu être mal vu.
Le repas se fait sur une petite table avec des sièges improvisés, entre hommes (les femmes touristes sont alors considérées comme des hommes). On a forcément un peu de mal avec ce genre de coutumes, mais on se doit aussi de respecter les traditions.
On ne va évidemment pas se coucher tard. On partagera une couche commune avec les guides.
Mercredi 27 Novembre – Trek au Laos chez les Akha
« it ’s time for sunrise ! »
Je venais de me réveiller quand j’ai entendu Kham, notre guide, nous annoncer qu’il était temps de se lever pour assister au lever de soleil. Je n’avais pas l’intention de le louper de toute façon. Et dans la mesure où on se couche tôt, on se lève tôt.
Si le coucher de soleil était beau, le lever est encore plus magique. Le village étant situé à 1300m d’altitude, on est au dessus de la mer de nuages que l’on retrouve tous les jours en saison sèche. C’est vraiment magnifique. On se sent encore plus loin de tout. A ce moment précis, il pourrait se passer n’importe quoi dans le monde sans que cela ne nous touche. Ce sentiment est toujours très appréciable en voyage.
Un petit mot sur les températures…
Nous avions lu qu’il pouvait faire froid dans les montagnes en hiver. C’est loin d’être le cas. Une polaire suffira largement. Les grosses couvertures poussiéreuses seront suffisantes pour passer une bonne nuit (je parle de la température, pas du confort ! Si vous avez mal au dos, vous aurez encore plus mal après ce trek ! ).
Après un petit déjeuner frugal (sticky rice et autres joyeusetés similaires à la veille…on finit par se lasser, et de bon matin bof bof), on se remet en route pour la suite de la promenade. Je dis promenade, parce que finalement, ce trek annoncé comme difficile est en réalité plutôt cool. Encore une fois, tout dépend de votre niveau et capacités physiques, mais les conditions météo en cette saison rendent le trek plutôt tranquille. Et le dénivelé n’est pas très important.
Après une petite heure de marche, on arrive dans un autre village. Dans lequel on aurait volontiers passés la nuit. Il s’agit de Peryenxang Kao Village : 180 habitants pour 29 maisons.
Ce village paraitrait presque paradisiaque comparé aux autres. On sent bien qu’il bénéficie d’aides internationales, notamment pour sa jolie école financée par l’Australie. Il est beaucoup moins sec, presque propre et bien entretenu.
On passe un peu de temps dans l’école. On prend un peu notre temps en rêvant de cette vie tellement éloignée de la nôtre.
On ne supporterait évidemment pas de vivre si loin de chez nous dans de telles conditions. Mais pour le coup, si le village de la nuit passée n’était pas assez beau pour faire partie du casting de Rdv en Terre Inconnue, nul doute que celui-ci pourrait largement faire l’affaire !
On reprend la route pour encore une bonne heure de marche avant d’arriver à Napoxang village – 53 maisons pour 386 habitants – dans lequel nous passerons la seconde nuit.
Celui-ci est donc le plus grand village du secteur.
On arrive encore un peu trop tôt à notre goût. Au premier abord il ne fait pas trop rêver non plus. Très sec.
On se met à l’abri du soleil en attendant le repas. Cette fois l’accueil, même s’il reste très discret, est plus agréable. Personne ne nous saute dessus pour nous vendre quoi que ce soit, et je peux même faire des photos assez facilement.
Je l’ai dit, je pensai ramener de jolis portraits. Finalement, j’aurais ramené des images telles que je les aime : naturelles, prises sur le vif. Mais j’aime aussi pouvoir faire des portraits un peu serrés et plus posés lorsque j’en ai l’occasion. Avec les Akhas c’était assez compliqué à réaliser. Peut-être aurait il fallu rester plus longtemps afin de créer des liens de confiance. Mais peu importe. Je ne suis pas là que pour la photo.
Au menu de ce midi : toujours la même chose, mais un peu mieux préparé que la veille.
Vu qu’il fait très chaud en début d’après-midi on se fait une petite sieste avant de repartir en direction du dernier village à visiter. Environ 45 minutes à travers cette végétation et ces paysages magnifiques pour arriver dans le village qu’on aura trouvé le « pire » de tous. Comprenez le plus sale et le moins agréable. Pour le coup, passer une nuit dans celui-ci ne doit vraiment pas être très sympa (en plus, vu que c’est le village le plus éloigné, si vous choisissez le trek de 2 nuits vous êtes presque sûrs d’y dormir…).
Encore une fois, il s’agit d’un ressenti personnel, une constatation qu’il ne faut absolument pas prendre pour de la déception. Bien au contraire. Il est très intéressant de voir tout ça « en vrai ». Parce qu’on a parfois du mal à imaginer, voire même penser une seule seconde que des gens vivent ainsi. Nous qui avons nos vies si « faciles ». Quoique. Faciles….
Impossible de trouver une réponse à la question « qui a la meilleure vie ? Ou en tout cas la plus simple, la plus enviable » tant nos vies sont radicalement éloignées et différentes. Toujours est il que tout ça est à voir au moins une fois dans sa vie. Ne serait ce que pour relativiser certaines choses.
On ne s’attardera donc pas dans ce village. Juste le temps de boire un petit thé et on retourne à Napoxang Village.
Il est assez tôt, 16h30. On se demande encore ce qu’on va pouvoir faire jusqu’au dîner. Le village n’est pas orienté de sorte qu’on puisse voir le coucher de soleil.
Je vois des enfants jouer sur les hauteurs du village. On décide donc d’aller voir un peu ce qui se passe là bas. Il est agréable de voir des enfants jouer à des jeux naturels, sans passer leur temps sur leur téléphone. Pourtant certains d’entre eux en ont. Les plus grands sont plus ou moins habillés normalement. Et pourtant ils apprécient de jouer ensemble. Ils ont des toupies qu’ils balancent, puis chacun à leur tour essaient de dégommer la toupie de l’autre. Un peu comme s’ils jouaient à la pétanque. Pas évident à expliquer mais sympa à observer.
Les plus petits jouent à la marelle ou à cache-cache avec des branches. Une façon de jouer qu’on ne risque plus vraiment de voir chez nous à l’heure où n’importe quel enfant de 8 ans a déjà un smartphone et perd tout sens de l’imagination.
On grimpe encore un peu pour aller de l’autre côté de la montagne. Côté soleil. Et ça fait du bien. Il n’y a personne. C’est magnifique. Vraiment un super moment.
Il est donc vite l’heure de diner. Toujours la même base de repas. Avec cette fois une petite nouveauté : de la viande avec du sang frais de poulet. Sympa. Inutile de préciser qu’on y touchera pas. Heureusement que le reste est très bon.
Honnêtement je me suis régalé. Le mot est peut-être un peu fort. Mais quand on a super faim et que les plats sont bien préparés ça fait plaisir. Même si on est loin de la finesse de la cuisine asiatique habituelle.
Cette fois encore on ne tardera pas. Il ne se passe pas grand chose. Nous sommes dans la maison du chef du village, qui n’est pas là. Mais son père est toujours présent et…ne fait rien de plus que ce qu’il aura fait de toute sa journée. C’en est presque affligeant finalement.
Un constat tout personnel bien entendu. Pas de jugement. Pas de critique. Juste ma constatation personnelle que je partage avec vous.
A ce titre, voici ce que j’avais écrit afin d’accompagner une photo sur mon compte Instagram :
Voyage en terre inconnue, suite.
Vous avez été nombreux, ici et sur insta, à montrer de l’intérêt pour ce que j’avais à raconter sur mon expérience dans les tribus Akha du Laos, et je vous en remercie, ça fait super plaisir de savoir que mes partages sont appréciés.
Alors. Beaucoup de choses à dire, comme souvent quand je partage une photo.
Je vois souvent de belles photos des femmes de ces tribus à travers le monde avec leurs beaux habits traditionnels. De belles images propre, de gens souriants et bien apprêtés. La plupart de ces photos sont évidemment mises en scène. Moyennant paiement. C’est dommage. Ça casse un peu la magie et ça donne une image faussée de ce qui se passe réellement dans ces villages reculés.
Un peu comme quand on regarde “Rendez-vous en Terre Inconnue”. Ça fait rêver. Parfois. Avec de beaux villages bien propres, des familles accueillantes et souriantes auxquelles on fini par s’attacher.
On en était assez loin ici. Pour plusieurs raisons. La première, je pense, étant liée au fait qu’en une seule nuit il n’est pas évident de créer des liens. Quoique, ça peut arriver, j’en conviens. Mais en buvant beaucoup d’alcool. Et leur alcool de riz était vraiment dégueulasse (je déconne).
La seconde, c’est que chaque population est différente. Les us et coutumes de chacun entrent forcément en jeu. Chez les Akha, le fait que les femmes soient presque considérées comme des esclaves m’a bien calmé à vrai dire.
On se doit de respecter les traditions, mais j’ai un peu de mal à apprécier la personne qui me reçoit si elle considère sa femme comme ça. Un exemple ? Vous voyez cette gentille dame sur la photo (qui sera d’ailleurs la seule que je pouvais prendre en photo assez facilement) ? Et bien, vers 19h, alors qu’il faisait nuit noire et que son mari (le chef du village) était tranquillement assis sur sa chaise à ne rien faire, cette gentille dame est partie avec sa frontale et 2 seaux afin d’aller chercher de l’eau on ne sait où (pas d’eau courante ni d’électricité bien entendu). En fait, sur le moment je l’ai juste vu partir, je n’avais pas réalisé que c’était pour aller chercher de l’eau. De toute façon, je suppose que l’aider aurait été mal perçu.
A aucun moment son mari, qui n’en fout pas une de la journée (à part fumer le calumet de la paix rempli d’opium avec ses potes), ne se dit qu’il pourrait aider sa femme.
Chacun ses traditions encore une fois. Je respecte. Chez nous on en est même pas encore au même salaire entre hommes et femmes alors….
Bref. N’allez pas croire que ce fut une mauvaise expérience ou qu’on a passé un mauvais moment. Bien au contraire. C’était même assez génial. Mais disons qu’il est impossible de faire abstraction de cet état de fait.
Chaque expérience est bonne à prendre. Et il est appréciable aussi de faire des choses en sortant de sa zone de confort. Les treks organisés que j’avais eu l’occasion de faire avec nuit chez l’habitant étaient bien plus confortables. Un signe ? A partir du moment où il y a de la bière fraîche à disposition, c’est qu’il s’agit d’un trek tout confort.
Et je ne vous ai pas parlé de ce qu’on mangeait….mais tout ça sera écrit dans l’article que je rédigerai sur mon blog. J’en ai déjà bien assez dit ! (edit : ça y est, c’est écrit !)
Ca peut sembler un peu dur de juger cet homme de cette manière, j’en conviens aisément. Et je l’ai dit plusieurs fois. Pas de jugement. Savoir respecter les traditions et les coutumes fait parti du voyage. Ça n’empêche pas d’avoir un avis.
Sur place j’étais évidemment tout à fait respectueux de leurs traditions et à aucun moment je ne me serais permis d’émettre un avis.
D’ailleurs, c’est surtout en ayant pris un peu de recul et de distance que je me suis vraiment rendu compte de la situation de ces femmes. En lisant également quelques articles à leur sujet.
Sur le moment, on observe. On profite. On analyse ce qu’on voit. Ensuite on digère tout ça pour en faire son expérience personnelle.
Cet aparté fait, je reprends le cours du récit.
Nous dormirons à deux cette fois. Dans ce qui fait office de chambre du mari, absent ce soir là. Les hommes et les femmes ne partagent pas la même couche.
Un petit détail amusant : le guide fait l’inspection des pieds lorsqu’on va se coucher (même chose la veille dans l’autre village). Dans la mesure où l’on dort dans une couche commune, avec des couvertures qui ne doivent pas être souvent lavées (voire jamais ?), il ne faut pas être trop regardant, et évidemment respecter un minimum. On dort tout habillés, des habits pas franchement clean, et si l’on se couche les pieds sales…bref, vous avez compris où je veux en venir. Mieux vaut ne pas trop réfléchir à tout ça si on est un peu délicats !
Jeudi 28 novembre : Trek au Laos chez les Akha
Ecrit depuis le bus sur le téléphone, d’où le ton un peu « morse » :
Enchaînement de fou !!
Partis du village à 7h du matin (levés vers 6h) puis arrivés au barrage pour récupérer le mini van vers 10h.
Arrivés à Phongsali vers 11h30.
Douche salvatrice puis déjeuner au même restaurant que celui de d’habitude.
Bus pour Vientiane à 14h. Arrivés à Luang Prabang à 3h du matin environ.
Re-départ après 4h de dodo pour le chauffeur , à 7h donc (léger pétage de câble car comme dirait Johnny : “si le chauffeur n’avait pas dormi 4h on serait arrivés 4h plus tôt !” (A méditer mais il était pas si con le couillon).
26h de trajet au total.
Sans compter le fait que le matin même on se réveillait dans un village Akha perdu dans les montagnes. Un sacré trajet mais qui s’est finalement bien passé. Le fait d’être en Sleeper bus aide forcément puisqu’on peut dormir et qu’on est quand même installé assez confortablement. Il y a aussi pas mal d’arrêts, et en gros, à chaque arrêt, vu qu’on s’ennuie un peu, on achète des bricoles à grignoter. Ca passe le temps, et vu les prix ça fait plaisir.
Arrives à 16h à Vientiane. Enchaînement direct tuk-tuk jusqu’à la gare située à plusieurs km de la ville.
Et direct bus de 17h pour Thakhek. A peine le temps d’acheter un sandwich ultra spicy qu’on monte déjà dans le bus bondé. En principe 6h de route pour 330km.
On commence à avoir l’habitude.
Il faut vraiment être motivé et aimer ce type de vacances. Il y a assez peu de place au « chill » mais ça fait partie du jeu. On se reposera au boulot en rentrant…
Le bus est full. Il y a aussi de malheureux voyageurs se contentant d’un tabouret dans l’allée. Arrivée à 23h45 à la gare routière au lieu de 23h. Ca va encore.
Cette fois on avait réservé un hôtel en plein centre de Thakhek pour être sûrs de pouvoir nous reposer dans de bonnes conditions. Nous passons donc la nuit au Inthira Thakhek. Très très bien. Presque chic même.
Au final un voyage de 26h de bus, puis 30 minutes de tuk tuk, puis encore 7h de bus, soit 34 heures de voyage au total !!
Petite précision lors de l’écriture de l’article du blog : on ne voulait pas passer une nuit supplémentaire à Phongsali et récupérer le bus pour Vientiane partant à 14h. Le problème c’est que les treks de 3 jours/2 nuits sont prévus pour un retour à Phongsali vers 17h en principe. Sauf qu’on a réussi à faire organiser les choses différemment. Notamment parce qu’on marche un peu plus vite que la moyenne et qu’au lieu de rentrer en bus local, un mini van est venu nous chercher moyennant 25 euros supplémentaires.
On s’est levés assez tôt, on a bu un café, et surtout on a appréciés l’incroyable lever de soleil sur les montagnes encore embrumées. C’était encore une fois magique !
Le retour vers le barrage aura été assez rapide, comme on s’en doutait. Le programme ayant été un peu modifié pour qu’on soit à l’heure.
Si vous choisissez ce trek, vous pouvez garder le programme classique, mais finalement, à moins que vous ayez envie de prendre votre temps pour le retour (ce qui ne sert pas à grand chose), n’hésitez pas à demander à faire comme nous, vous gagnerez un temps précieux.
Cela dit, quand vous verrez ce qui nous attend après, vous aurez peut-être envie de repasser une nuit à Phongsali en rentrant du trek.
Demandez aussi, autant que faire se peut, à monter au premier village en voiture. Ça évite une montée assez rude et peu intéressante au niveau paysage comparé au reste du trek.
C’en est donc fini de cette expérience. J’utilise le mot expérience exprès parce que ce fut certes un excellent moment, une belle aventure, de belles rencontres, des paysages traversés vraiment magnifique, de superbes lumières, mais ça a vraiment été une véritable expérience de vie. Le genre de chose que l’on ne fait pas tous les jours.
3 jours et 2 nuits sont suffisants. On était contents de rentrer nous doucher, et une 3e nuit aurait pu être de trop compte tenu du manque de différence entre les villages et du manque de variété dans les activités proposées.
Mais il n’empêche que les moments passés aussi loin de chez nous resteront longtemps gravés dans nos mémoires. Il est d’ailleurs amusant de se dire que si on était déjà sacrément loin de chez nous à Phongsali, inutile de préciser que réfugiés dans les villages Akhas, ce sentiment était totalement exacerbé !
CONCLUSION : je ne saurais que trop vous conseiller ce trek au Laos chez les Akha. Mais à plusieurs conditions.
Déjà, sachez que ça n’est pas donné : environ 170€ pour 3 jours et 2 nuits. Le tarif est un peu dégressif si vous êtes plus nombreux.
Il faut bien avoir en tête qu’il s’agit d’un trek considéré comme difficile. Tout dépend de votre condition physique, mais aussi de la météo. En novembre c’était idéal. Il faisait bien sec et pas trop chaud. Mais en saison des pluies ça doit être un peu plus difficile.
Et enfin, on est vraiment dans un trek roots. N’attendez pas votre petite bière et votre bon repas entre backpackers comme ça se fait souvent lors de treks en Thaïlande ou en Birmanie. Il s’agit cette fois d’un vrai séjour chez l’habitant, dans une vraie tribu encore préservée du tourisme de masse.
Bref, une vraie expérience comme il est devenu difficile de faire de nos jours.
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