6 octobre 2017 / Voyage
L'Ecosse : 7 jours en Bivouac
L’Ecosse en bivouac
Le plus difficile n’aura pas été de dormir dehors pendant une semaine. Ni de manger lyophilisé presque tous les jours. Ni de subir la pluie quasi continue de l’Ecosse. Ni de marcher dans la tourbe. Ni d’avoir les pieds mouillés. Ni de devoir démonter les tentes à 2 heures du matin parce que la rivière sortait de son lit après 48 heures de pluie continue !
Non, le plus difficile aura été de revenir évidemment !! Quoique. Retrouver son lit confortable et être au sec fait bien plaisir quand même !
Mais revenons au début: l’Ecosse en bivouac pour un voyage photo entre mecs. Une idée simple lancée par Kevin Meynier, un ami sur Facebook. Je ne connaissais personne. Mais j’avais envie de savoir si j’étais capable de dormir sous une tente (et sous la pluie) pendant 1 semaine. J’avais envie d’apprendre à savoir où poser ma tente en milieu relativement hostile. J’avais simplement envie de tester mes limites.
C’est donc à 5 que nous sommes partis. Pour finalement finir à 4. Rassurez vous, il n’y a pas eu de décès. Mais assurez vous d’être sur la même longueur d’ondes quand vous décidez de partir avec des gens que vous ne connaissez pas bien. En gros, si c’est pour bivouaquer pendant 1 semaine et faire des photos, soyez sûr que tout le monde ai la même envie et les mêmes capacités (mais c’est surtout une question d’envie, parce que tout le monde a les capacités de bivouaquer).
Comme d’habitude dans mes récits, vous trouverez des infos pratiques pour organiser votre voyage en Ecosse. Avec ici de bons plans photo en plus.
Le voyage commence donc le mardi 26 Septembre de l’aéroport CDG. Départ matinal avec une arrivée à 8h heure locale (il y a une heure de retard avec la France). Nous récupérons rapidement la voiture de location (louée directement sur le site de Budget. Habituellement je passe par Rental Cars mais cette fois, Budget était plus intéressant : 350 euros pour une Peugeot 3008). Nous devons ensuite aller acheter du gaz pour les réchauds. C’est donc à Decathlon, au moins on est pas dépaysés, que nous trouvons ce dont nous avons besoin. Un rapide arrêt pour acheter de l’eau et quelques bricoles supplémentaires, et nous voilà partis vers Glen Etive, première étape du trip.
Si vous voulez voir des cerfs, c’est par là que ça se passe. Cette région est idéale, ils sont assez peu farouches, pour certains d’entre eux du moins, comme l’atteste cette image :
De là, nous pensions prendre de la hauteur pour apprécier le Loch. Idée intéressante mais difficilement réalisable. En effet, cette région (comme la plupart de l’Ecosse d’ailleurs), est envahie par la tourbe. En gros, pour schématiser, si vous n’avez pas de chaussures imperméables, vos chaussures seront mouillées au premier pas en dehors d’un sentier balisé. Le problème, c’est que nous n’avons pas emprunté de sentier balisé, puisqu’il n’y en avait pas pour grimper. Pourtant bien équipés, le problème de la tourbière est aussi qu’il y a des trous invisibles couverts par la végétation, donc au moindre faux pas, vous vous retrouvez enfoncé de plusieurs dizaines de centimètres dans l’eau boueuse, alors Goretex ou pas, vos chaussures n’y résisterons pas.
L’aventure commençait donc très fort. Mais nous étions encore plein d’entrain, et avons poursuivis l’ascension pendant une bonne heure, avec nos gros sacs contenant tout le nécessaire pour passer la nuit. Une fois arrivés bien haut, la vue était certes jolie, mais le vent soufflait très violemment, ce qui rendait quasiment impossible toute tentative de montage de tente. Vent + terrain en pente et détrempés, nous voilà repartis au point de départ afin de trouver un endroit où poser la tente.
C’est donc juste au bord du Loch que nous nous installons. Un premier bivouac de luxe, tout confort, sur une belle herbe quasiment sèche et un terrain plat. Sur cette photo, on peut voir à quel point on est montés (pour rien) pour mieux redescendre. En tout cas, ça donne une petite idée du terrain.
Après une tentative avortée de feu de camp (vous avez déjà essayé de faire un feu avec beaucoup de vent et presque pas de bois sec ?) plus tard, nous gouttons notre premier repas lyophilisé. Pas mauvais.
Mercredi 27 Septembre 2017 : de Glen Etive à Skye
L’Ecosse en bivouac
Dans mes souvenirs, cette première nuit fut plutôt bonne. Les brames des cerfs nous berçant (plus ou moins…). Je partageais ma tente avec Florian Sautier, un excellent compagnon de voyage qui se réveillait avec le soleil et me motivait donc à l’accompagner pour faire des photos au sunrise. Bon, on est en Ecosse, donc il ne faut quand même pas trop rêver de sunrise, mais en tout cas on essayait de profiter de jolies lumières matinales.
C’était trop tentant, on est en pleine période de brame du cerf, et on les entendait de l’autre côté de la rivière. On a donc décidé de traverser. On est en Ecosse. Fin septembre. Ca caille un peu. Mais tant pis. L’eau était froide. mais c’était le début, on était encore plein de motivation !
Vous ne verrez aucune photo de cerfs. Voir 3 gars débouler les a fait fuir bien sûr ! Mais ça n’est pas grave, on a pas traversé pour rien, on en a évidemment profité pour faire des photos.
Vu la qualité relativement pourrie du terrain (tourbe partout), on a décidé d’aller plus vite que prévu sur l’île de Skye, plus au nord. Les distances ne sont pas énormes, mais les temps de trajet relativement long. Comptez donc environ 4 heures de route pour rejoindre Portree, le point central de Skye, depuis Glen Coe, en passant par Fort Williams, la dernière “vraie” ville, dans laquelle nous ne résistons au géant Mc Do, franchement bienvenu quand on sait ce qui nous attend les jours suivants.
L’occasion également d’apprécier les routes écossaises qui font vraiment partie du voyage. Ici point d’autoroutes monotones dénaturant les paysages. D’autant que la météo très changeante offre souvent des percées lumineuses assez photogéniques.
Première étape sur Skye : Old Man of Storr
L’Ecosse en bivouac
Le classique absolu de l’île. Le site est facilement accessible, et après une bonne demi-heure de montée sur un vrai sentier (on est rassurés, ici pas de tourbe), on trouve assez rapidement un endroit, juste en face des pitons rocheux les plus photographiés dans le monde. Un spot de luxe, même si la météo n’était pas des plus favorable.
Elément amusant là bas : capter la 4g ! On est quand même dans une espèce de bout du monde, mais les autorités compétentes ont sûrement cachés une antenne relai de façon à ce que tous les instagrameurs puissent poster leur selfie et ainsi contribuer encore plus au succès du site !
Le site n’était pas aussi fréquenté que ce à quoi on s’attendait. Et on s’est assez rapidement retrouvés à 4, dans des conditions assez hostiles avec notamment un vent à décorner les moutons.
Des conditions intéressantes, particulières, qui m’ont, personnellement, plongé dans un état d’esprit assez particulier. Je ne suis pas très coutumier du bivouac. J’adore ça. C’est une expérience assez incroyable que de savoir qu’on va passer la nuit dans cet endroit. Fan de Metal (la musique), je dois bien avouer que j’étais vraiment dans mon élément. L’endroit est sauvage, mais au sens positif du terme. Et quand la nuit commence à tomber c’est encore plus impressionnant. Mais les photos parleront mieux que moi…
Mercredi 28 Septembre : De Old Man of Storr aux Quiraings
L’Ecosse en bivouac
Une autre journée au cours de laquelle on aura connu les 4 saisons ! Réveil sous la brume si particulière de l’Ecosse. On ne voyait pas à 10 mètres. Puis pluie. Puis grosse percée de soleil avec de la brume. Puis soleil avec ciel bleu. Puis retour au ciel blanc avec beaucoup de vent et re-pluie.
Voir ces géants de pierre juste aux pieds de la tente donne envie de tout, sauf de se lever. Bon, je dis ça, mais en réalité, bien couverts, et surtout très au calme avant l’arrivée des premiers visiteurs, il n’était pas si difficile de se motiver à sortir des duvets pour commencer à faire des photos. D’autant que l’ambiance s’y prêtait plutôt bien.
Je le redis, mais l’expérience de dormir dans des endroits comme celui-ci est vraiment particulière. On se sent assez privilégiés d’avoir le site à nous tous seuls. Bien sûr, j’apprécie le confort d’une bonne chambre d’hôtel, mais ça vaut parfois le coup de se faire un peu violence pour vivre ce genre de chose. Mais entendre le vent toute la nuit, la pluie sur la tente, savoir qu’il n’y a rien d’autre autour de nous que quelques moutons plonge dans un état d’esprit qu’il est assez rare de pouvoir trouver. Et même si la route n’est pas si loin, on a quand même l’impression d’être au milieu de nulle part. Au final, il pourrait arriver n’importe quoi dans le monde, on en ressentirait aucune conséquence tant l’endroit semble éloigné de toute vie.
C’est d’autant plus vrai que quand on part entre photographes, on n’est pas toujours ensemble. Alors pouvoir apprécier ces lieux en étant seuls (d’autant plus avec cette atmosphère particulière) m’a vraiment donné l’impression d’être Frodon dans le Mordor (la seule différence étant que je n’ai pas de poils aux pieds).
Après ça, on sentait (et on savait parce qu’on avait regardé la météo) que le soleil allait se lever. On avait une ambiance vraiment spéciale. Brouillard + soleil. Ca offre une atmosphère incroyable, bien que difficile à utiliser pour faire des photos puisqu’on ne voit pas grand chose.
Ca fait assez Lord of The Rings pour vous ça ?
Et d’un coup, le soleil s’est “presque” levé. L’ambiance était vraiment irréelle. D’autant qu’il était encore tôt et que les visiteurs n’étaient pas encore arrivés sur le site. Dormir sur place est certes difficile (même si c’est largement faisable, il faut juste le vouloir), mais si on va dans un pays pour la photo, c’est vraiment l’idéal. Pour des raisons évidentes qu’il est inutile de citer !
Pour ceux qui connaissent un peu le site, celui ci est assez accessible. Néanmoins, on a vraiment l’impression d’être très très loin de tout. Ce qui est le cas dans l’absolu, parce que Skye n’est pas très grande, et surtout, il y a assez peu de vie. On est pas non plus très haut, mais quand l’horizon se dégage un peu, l’impression de solitude et de bout du monde est assez saisissante. Le site est vraiment grandiose !
Avec cette lumière changeant toutes les 10 secondes on pourrait rester là à faire des photos toute la journée. Les ambiances sont tellement différentes selon l’endroit où l’on regarde et où le soleil perce les nuages. On passe allègrement d’une ambiance hyper contrastée et lumineuse à une ambiance presque hostile.
Je pense souvent au Seigneur des Anneaux en montagne. Mais jamais je n’avais eu cette impression aussi forte d’y être ! J’ai également apprécier le fait de pouvoir se balader un peu partout sur le site. Si tant est que l’on soit un peu casse-cou, on peut très facilement sortir des sentiers afin de grimper pour s’offrir des points de vue inédits. Merci à Kevin Meyer pour cette photo souvenir qui illustre mon propos !
Je crois l’avoir déjà écrit, ou en tout cas fortement pensé et tellement souvent vécu que j’ai l’impression de l’avoir déjà écrit (vous suivez toujours ?), mais les changements d’ambiance en Ecosse sont parfois troublants. Comment peut on passer d’une atmosphère brumeuse à du ciel bleu en quelques instants ? Et bien là bas c’est possible. Et pour un photographe, ça signe souvent la fin d’une session photo.
Mais, vu que la lumière change toutes les 2 secondes…tu continues quand même de faire des photos…
Cette fois c’est la bonne, nous sommes vraiment descendus à la voiture. Même si on a passé qu’une nuit sur place, on a vraiment eu l’impression d’y avoir passé beaucoup de temps et d’avoir pas mal exploré l’endroit. Le soleil est, entre 2 averses, avec nous, et ça fait plutôt du bien. Ca nous permet au moins de manger dehors, et presque au chaud !
Nous n’avons pas eu beaucoup à rouler jusqu’à notre prochaine étape : les Quiraings. Gros changement de décor, on “respire” un peu plus après l’environnement pesant (mais excellent) de Old Man of Storr.
C’est assez impressionnant de changer à ce point de décor et de paysage en faisant quelques kilomètres. L’endroit est assez fréquenté, mais comme partout, dès qu’on marche plus de 15 minutes les visiteurs se font plus disparates. Nous n’aurons pas à marcher très longtemps avant de trouver notre spot pour la nuit. Celui-ci aura été de loin le plus confortable du séjour et le plus “évident”. Dès qu’on est passé à côté, on savait que ce serait là. Et encore une fois, on a pas vraiment l’embarras du choix. Le terrain est certes moins humide que dans les Highlands, mais les endroits plats et abrités sont assez rares.
Une fois le campement installé, on prend le temps d’aller explorer un peu les environs. Il n’y a pas vraiment de lumière, beaucoup de vent, les visiteurs sont rentrés bien au chaud (les chanceux…ou pas !!), et les seuls autres êtres qu’on rencontre sont les moutons. Un animal pas du tout impressionnant bien sûr, mais sa présence est presque réconfortante dans cet endroit aussi hostile (hostile mais agréable quand même bien sûr). Il y a des point de vue intéressants, mais la montée est assez hasardeuse. Ce qui, avouons le, nous plaît bien !
En Ecosse plus qu’ailleurs, il ne faut quand même jamais perdre totalement espoir de voir quelques couleurs en fin de journée :
Jeudi 28 Septembre : Des Quirangs aux Fairy Pools
L’Ecosse en bivouac
La nuit aura été venteuse et pluvieuse. Les bruits nocturnes sont toujours impressionnants, surtout quand une simple toile de tente nous protège des éléments. La puissance du vent frappant l’énorme face rocheuse à côté de nous était impressionnante !
Cette journée du jeudi aura été la plus folle d’un point de vue météorologique. Je dis ça pour l’instant, mais finalement, toutes les journées écossaises sont dingues à ce niveau là.
Nous nous levons avec une lumière fade et plate. Il fait encore un peu frais. Mais nous savons que le soleil va finir par percer cette couche nuageuse. La différence d’ambiance sur les photos parle d’elle-même, voyez plutôt :
Et maintenant place aux photos avec le soleil, ça fait du bien visuellement, et moralement ! Et ce qui est génial avec cette lumière c’est qu’on peut vraiment varier les plaisirs en terme d’ambiance, parce que même s’il est vrai que les photographes de paysage diront qu’ils n’aiment pas trop le soleil, c’est aussi et surtout lui qui relève l’ambiance sur nos images. Et en Ecosse, le soleil et les nuages vont souvent de pair, donc il y a vraiment de quoi s’amuser !
De là haut, on pouvait bien voir également les brumes matinales se disperser, nous offrant ainsi des images et des ambiances graphiques et rares :
J’ai fait beaucoup de photos ce matin là, mais si je les traites toutes, je ne vais jamais avancer, et ce sera l’occasion pour vous de revenir de temps en temps pour voir les nouveautés ajoutées.
Quitter cet endroit avec cette lumière n’aura pas été évident, mais au plus le soleil grimpait dans le ciel, au moins il y avait de lumière de toute façon. Et oui, la logique écossaise n’est pas tout à fait la même que chez nous. Une fois que le soleil est passé au dessus des nuages, il a plus de mal à nous offrir ses incroyables percées. On démonte donc les tentes sous le regard curieux des moutons.
Mais on ne se refait pas, et sur le chemin du retour vers la voiture, de nouvelles perspectives s’offrent à nous et nous obligent (?) à nous arrêter encore et encore pour faire des photos.
Le programme n’était pas totalement défini à l’avance. On est donc repassés par Portree pour faire un petit ravitaillement, manger chaud à l’inévitable Cafe Ariba (la seule adresse ouverte en milieu d’après-midi) et recharger un peu les batteries. Le choix pour la suite est rapidement pris : ce sera les Fairy Pools. Déjà c’est pas loin (bon, c’est vrai que sur Skye, rien n’est vraiment très loin), et en plus ça a l’air bien photogénique.
Il pleut. Encore et toujours. Beaucoup d’ailleurs (ceci est un “détail” important pour la suite). Mais il y a aussi de très belles éclaircies. Ce sera probablement parfait pour les photos. La route entre Portree et les Fairy Pools est superbe, on retrouve ce côté des Highlands vers Glen Coe avec les “hautes” montagnes.
Le site se trouve au bout d’une toute petite route. Impossible de le deviner avant d’arriver sur le parking. Comme souvent, la route fait partie du voyage en Ecosse. Celle-ci fait assurément partie de mes 2 favorites ! Et si j’avais eu plus de temps et qu’il n’avait pas autant plu, nul doute que j’aurais fait bien plus de photos !
Je me demande dans quelle mesure quelqu’un qui ne fait pas de photos apprécie ce genre d’endroit avec de telles conditions météo. Bien sûr, je ne dis pas qu’il faut faire de la photo pour apprécier un endroit, bien au contraire, mais de fait, vu les conditions dans lesquelles nous avons séjournés, nous n’étions plus à ça prêt ! Même si ça ne se voit pas forcément sur les photos, c’était vraiment une alternance de déluge et de soleil ! De notre côté, bien équipés, nous profitons surtout des moments où la pluie ne tombe pas et où le soleil nous offre les plus belles ambiances lumineuses qu’on aura eu de tout le séjour ! Pluie + soleil = combo parfait pour la photo !
Les Fairy Pools sont un terrain de jeu photographique infini ! N’étant pas trop adepte de la pose longue (surtout quand il pleut), je suis resté sur des images assez simples. J’attendais surtout les percées lumineuses me permettant de jouer surtout avec les contrastes. Comme à Storr, on peut vraiment se balader partout (à conditions d’avoir des chaussures imperméables, ou mieux encore, des bottes). Et le site porterait bien son nom si l’eau était chaude et qu’on pouvait en profiter pour prendre un bon bain ! Mais bien entendu en cette saison, inutile d’y penser !
Petit aparté sur le matériel utilisé qui a vraiment été mis à rude épreuve pendant ce séjour : j’ai choisi depuis plusieurs années l’Eos 6D de chez Canon. Un boîtier compact, et robuste, la preuve ! Je l’ai déjà emmené au Vietnam (humidité + chaleur), au Canada (froid très intense !), à Bali (chaleur tropicale), et 2 fois en Ecosse. Il ne m’a jamais lâché, je n’ai pas de pochette imperméable, disons que quand il pleut j’essaye de ne pas le laisser dehors trop longtemps, sans pour autant me priver de faire des photos si l’ambiance me plaît.
Finalement nous avions pris tout notre matériel pour bivouaquer et l’avons portés pour rien puisqu’on a pas trouvé d’endroit assez plat et surtout pas complètement détrempé pour poser les tentes. Il a bien fallu nous résoudre à rebrousser chemin avant que la nuit ne tombe. Il y a un endroit un peu “enchanté” (ça tombe bien, on est aux Fairy Pools) au début de site. Il suffit de traverser la rivière (retenez bien cette information pour la suite…) pour trouver une jolie cascade aux abords de la forêt. Le coin était bien humide (mais à part aller au camping ou sur le parking, impossible de trouver un spot au sec), mais à l’abri des regards et relativement abrité. Mais comme vous avez pu le voir sur les photos, le site est très ouvert, et ça soufflait pas mal, mais tout cela faisait partie de l’aventure !
Vendredi 29 Septembre : des Fairy Pools aux 3 Sisters
L’Ecosse en bivouac
La nuit aura été très humide et très venteuse ! Les nuits se ressemblent en Ecosse ! Mes compagnons auront profité d’une légère accalmie pour aller se promener. De mon côté, sentant la poursuite du déluge arriver, je n’ai pas trouvé la motivation de sortir de la tente. En fait, vu les conditions lumineuses de la veille, je ne voyais pas l’intérêt d’aller me tremper pour ramener des photos moins intéressantes que la veille. J’imagine que le fait d’être déjà là depuis plusieurs jours a joué dans le fait que la motivation était un peu moins présente. Mais je ne regrette pas. On est bien aussi dans son duvet à écouter la pluie tomber.
Quand la seule chose que tu vois en sortant la tête c’est cette énorme chappe de nuages, tu te dis que tu as déjà bien profité photographiquement et qu’il est temps de te reposer un peu en attendant une éclaircie.
J’ai quand même fini par me résoudre à sortir pour voir un peu ce qu’il se passait dehors. L’occasion de me rendre compte qu’on était un peu coincé par la rivière ! J’en ai parlé plusieurs fois, mais il a vraiment beaucoup plu. Du coup, la rivière qui était largement franchissable la veille ne l’était plus. Je voyais les visiteurs du matin rester bloqués eux aussi, mais du bon côté : celui de l’accès au parking ! J’ai essayé de trouver un endroit par lequel traverser en montant au dessus de la chute, mais le débit était vraiment trop intense. Il nous a d’ailleurs fallu une bonne demi-heure avant de réussir à passer cette fichue rivière. Certains d’entre nous avec plus ou moins de réussite…
En tout cas pensez y, si vous voulez visiter les Fairy Pools et qu’il a beaucoup plu la veille, équipez vous !
Après ces 3 jours à Skye, nous avons décidé de retourner du côté des 3 Sisters du côté de Glen Coe. Une route assez longue pendant laquelle on espère retrouver un peu de soleil. Ce sera un peu le cas durant le trajet. L’occasion de faire une pause repas et photo (on ne se refait pas !), à côté du seul arbre du coin, joliment illuminé par les couleurs automnales.
On aura pas cherché longtemps pour trouver notre spot pour la nuit. On est monté depuis l’un des parkings aux abords des 3 Sisters, et on a pris le premier (et seul spot…encore une fois, les possibilités pour poser sa tente sont plus que limités !). Ca tombait bien, on avait pas vraiment envie de marcher pendant des heures, la nuit commençait déjà à tomber, et on commençait vraiment à sentir les effets de la fatigue.
En tout cas le spot était bien agréable. On avait l’impression d’être très loin, alors que la route était à 5 minutes de marche. Mais on se sent vite au bout du monde là bas. Surtout quand la nuit tombe et que les quelques visiteurs présents retournent à leur hôtel.
Alors que Kevin et Julien commençaient à préparer l’apéro, je sentais qu’il allait se passer un truc. On avait quand même eu un peu de soleil à travers la pluie. Il était donc là, il attendait juste ses quelques minutes de gloire. Il faut toujours y croire, surtout quand on prend de la hauteur.
En attendant une meilleure lumière, mon copain de tente, Florian, en profite pour réaliser un panorama qui permet de se rendre compte du côté grandiose du site :
La vue face aux 3 Sisters vers Glenc Coe de haut est vraiment magnifique. La route se confond avec les cours d’eau. Et si maintenant vous avez l’habitude de lire mes articles, ça n’est pas la première fois que je le dis, mais ce sera la dernière je vous préviens : la lumière change très vite en fin de journée, c’est vraiment le moment d’en profiter pour faire des photos. Nos boîtiers modernes permettent de faire des photos même quand il n’y a presque plus de lumière, alors autant se faire plaisir pour varier les ambiances : la preuve avec les photos qui suivent.
Samedi 30 Septembre : Des 3 Sisters vers Skyfall
Pluie. Pluie. Pluie. Un trio infernal bien connu en Ecosse. Je crois que c’est le mot que j’ai le plus utilisé pour ce récit. Dans l’absolu c’est vrai, on ne l’a pas inventé cette pluie. Mais je pense que c’est lié au fait qu’elle a surtout beaucoup marqué la fin du séjour.
En l’occurence en ce samedi matin, notre activité aura été plus que réduite. Et pour cause, on a du rester sous les tentes jusqu’à quasiment 15 heures ! Bien sûr, en cas d’urgence, on aurait pu démonter le campement et partir. Mais de toute façon, quand il pleut de façon discontinue, quel intérêt de sortir ? Et surtout, le vent soufflait vraiment très fort, ça nous aurait considérablement compliqué la tâche.
Finalement, on a profité d’un court répit pour (enfin) retrouver la vie normale. Difficile d’exprimer par écrit les conditions météo, mais croyez moi, dans la mesure où on était partis pour un trip “Into The Wild”, la pluie ne nous faisait pas peur. Mais quand je dis que ça soufflait, je vous assure qu’on était pas loin de s’envoler lors de la descente vers la voiture.
Vous l’aurez compris, ça n’a pas été notre meilleure journée, ni la plus productive photographiquement.
Et le pire c’est que les mésaventures concernant la pluie n’étaient pas finies !
Après un fish & chips qui nous aura fait le plus grand bien, nous retournons du côté de la vallée de Skyfall afin de trouver notre coin pour passer la nuit.
Il pleut, encore et toujours, du coup l’idée est de trouver un endroit avec la voiture juste à côté. C’est à côté de la rivière qu’on a trouvé un endroit relativement protégé et sec pour monter le campement.
C’est vrai qu’après coup, poser la tente à côté d’une rivière alors qu’il a autant plu de puis 2 jours c’était pas forcément la meilleure idée. Mais le terrain était surélevé et on était quand même à plusieurs mètres de la rivière. Vous me voyez venir ?
Et oui, ce qui devait arriver arriva ! Vers 2 heures du matin, Florian me réveille en m’annonçant que la rivière monte. Et bien croyez moi sur parole, quand vous regardez dehors et que vous voyez vos chaussures flotter, vous n’avez pas besoin d’un café pour vous réveiller !
Heureusement, je range toujours mes affaires dans mon sac avant de dormir, je n’ai donc eu qu’à récupérer mes chaussures, m’habiller, et sortir les affaires pour les mettre à l’abri dans la voiture.
Ca nous a pris quelques minutes à peine, et quand on est revenus chercher les tentes, elles étaient entourées par la rivière !
Je n’ai évidemment pas pris le temps de filmer ou faire des photos, et de toute façon, il faisait nuit. C’est donc bien trempés qu’on a tout rangé à l’arrache dans la voiture et qu’on a fini la nuit dans la voiture sur un parking vers Glen Coe.
Une aventure qui se finit bien malgré tout, puisqu’on a rien abîmé, ni perdu, et surtout notre matériel photo n’a subi aucune conséquence. Et le plus important bien sûr, aucun de nous n’a fini emporté par la rivière !
Après coup il est facile de se dire qu’on a été idiots de se poser là. Mais vu qu’il pleuvait depuis plusieurs jours et que le terrain n’était pas inondé, on ne pouvait pas s’imaginer que l’eau monterait comme ça.
Dimanche 1er Octobre : de Glen Coe aux Trossachs
L’Ecosse en bivouac
Il n’a pas fallu voter pour être d’accord sur le fait qu’on avait assez donné niveau pluie et qu’un peu de confort nous ferait le plus grand bien. On a donc réservé des lits en dortoir vers les Trossachs histoire de se rapprocher tranquillement d’Edimbourg.
Quand j’ai découvert l’Ecosse avec Nathalie l’année passée, on est resté du côté de Glen Coe (récit et photos ici : 3 jours dans les Highlands). Ce coin a été une révélation. Une claque énorme. Surtout la route pour y arriver.
C’était encore le cas cette fois-ci, et nul doute que quand on y retournera, on repassera par là, parce qu’on a vraiment l’impression d’entrer dans un autre monde. Un bout du monde. Et quand la lumière s’en mêle, c’est vraiment un régal visuel, et donc photographique.
On est arrivés assez tôt à l’auberge de jeunesse Rowardennan Lodge. Tous content de pouvoir enfin prendre une douche et se reposer dans un vrai lit. Mais celle-ci n’ouvrait pas avant 15h. Il ne nous restait donc plus qu’à attendre plus de 3 heures.
Rien de grave, mais un peu chiant quand même. L’auberge est bien placée, tout au bout de la route qui longe de Loch Lomond côté Est. Elle semble être le point de rendez-vous de nombreux randonneurs. Mais on avait pas vraiment envie de se lancer dans une nouvelle rando. D’autant que le temps restait toujours incertain.
Par contre, j’ai rarement autant apprécié une douche chaude ! On ne va pas se mentir, notre hygiène durant cette semaine aura été assez limitée ! Et après une tentative de promenade rapidement avortée par la pluie (on est plus aussi motivés quand on a pris une douche chaude…), on a fini par profiter de la vue depuis la salle commune en sirotant quelques bières bien au chaud.
Lundi 2 Octobre : Des Trossachs à Paris
L’Ecosse en bivouac
Dernier jour. Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas dormi en auberge de jeunesse. C’est plutôt sympa, surtout quand elle est aussi propre et bien équipée que celle-ci. On a pris la route assez tôt en direction d’Edimbourg où on avait rendez-vous avec un ami photographe résidant depuis quelques années en Ecosse.
Comme par hasard (mais on ne s’en plaint pas), ce matin là le soleil était au rendez-vous. Mieux vaut tard que jamais !
Cela dit, vu qu’on était pas partis pour avoir du ciel bleu sur nos photos, la météo qu’on a eu toute la semaine nous a finalement convenu. De toute façon, celui qui part en Ecosse doit s’attendre à avoir une météo changeante. C’est ce qui fait (aussi et surtout) le charme de ce pays.
Conseils pratiques et photographiques pour l’Ecosse en bivouac :
Budget :
L’Ecosse est un pays assez cher. Aussi, si vous n’avez pas un gros budget et que vous n’avez pas peur de vous mouiller et de manquer un peu de confort, le bivouac est une bonne solution. Si vous avez lu ce récit entièrement, vous aurez compris qu’on peut poser sa tente où on veut (en principe en tout cas), mais que les spots accessibles et “confortables” sont limités.
Vous pouvez aussi opter pour les terrains de camping officiels. Mais l’idée, c’était de dormir sur les spots. Afin d’en profiter au coucher et au lever du soleil. En pratique, dans ce pays, il faut un peu de chance pour bénéficier de levers et de couchers de soleil. Mais ça arrive. La preuve avec les photos qui ont illustré ce récit.
La location de voiture sera votre plus gros budget. En passant par Budget justement, vous pouvez vous en sortir à bon compte. Nous étions 5 au départ, et plutôt bien chargés. Nous avons donc loué une 5008. A 5 c’est encore un peu juste. A 4 pas de problème. Ne lésinez pas trop sur votre confort. Surtout si vous partez avec l’idée de camper.
Pour les billets d’avion, pas de secrets ni de bons plans. Si vous partez hors vacances scolaires, vous pouvez vous en sortir pour environ 100 euros A/R.
Nourriture :
Niveau bouffe, il y a une règle dans le voyage : au plus on monte vers le nord de l’Europe au plus manger revient cher. C’est également valable pour l’Ecosse. Même si vous pouvez manger dans Fish & Chips tous les jours, comptez quand même environ 20 euros par repas, bière comprise. De notre côté, nous avions opté pour la nourriture lyophilisée. Pour être honnête, ça n’est pas aussi mauvais que ce qu’on peut imaginer. Je pense même qu’avec la démocratisation du bivouac ça s’est très nettement amélioré depuis quelques années. Valeurs sûres : les soupes et les pâtes. Les plats un peu plus complexes sont vite écoeurants. De notre côté, on aura un peu plus souvent mangé dans des petits restos que ce qui était prévu. C’est juste que c’était assez tentant de pouvoir parfois se poser un peu au chaud. Mais pour info, j’en avais eu pour 70 euros pour mes sachets de repas lyophilisés en commandant sur le site Lyophilise & Co.
Matériel photo :
Je suis parti avec mon Canon 6D, un boîtier qui n’est pas tropicalisé, mais vraiment costaud. Il a déjà survécu aux pires conditions possibles : chaleur tropicale de l’Asie, froid glacial du Canada, et cette fois encore, avec toute l’humidité de l’Ecosse, il ne m’a pas fait faux bond. J’apprécie particulièrement ce boitier pour sa simplicité d’utilisation et sa compacité.
Pour les objectifs, je suis parti au plus “simple” : le Tamron SP 24-70 mm f/2,8 DI VC USD G2 et le 70-200 dans la même version. Mes compagnons équipés chez Fuji étaient un peu plus léger que moi, mais pas tant que ça finalement. Bien sûr, un Fuji avec un 50mm est vraiment léger, mais équipé de l’équivalent du 70-200, la différence est loin d’être aussi conséquente que l’on imagine.
En tout cas, ce 24-70 nouvelle version, et le 70-200 sont vraiment parfaits. La qualité d’image (j’espère que les photos présentées dans cet article leur font honneur et vous prouvent à quel point ils sont qualitatifs). Mon boîtier n’était pas tropicalisé, donc je faisais le plus attention possible à ce qu’il ne reste pas trop longtemps sous la pluie, mais en revanche, les objectifs le sont.
L’Ecosse en bivouac – Le film